Description
Xavier Degans s’est inspiré de « L’atelier du peintre » l’une des œuvres les plus connues du maître flamand (Vermeer). On y voit clio, muse de la poésie épique et de l’histoire, debout devant une fenêtre, dans un salon, coiffée de lauriers. Elle baisse les yeux sur le chat qui joue plaisamment avec un papillon sans doute entré par la fenêtre ouverte. Au delà du damier carrelage, au centre, nous retrouvons une projection de l’artiste dans son œuvre.
Vermeer est au travail, assis de dos devant son chevalet pyrogravé. Il a rejeté les pans de son lourd manteau et abaissé ses bas. Sauf que ce Vermeer représenté très jeune avec son chapeau rouge, se détourne, dérangé par notre intrusion, et que les courbes de son dos et de sa cuisse dessinent les contours grandeur nature de son visage à la fois inclus et sorti du tableau. L’œil est attentif, la bouche androgyne va parler. A l’arrière plan un lourd rideau de brocart et un coucher de soleil écarlate font écho au chapeau et à la bouche alizarine du séduisant jeune homme.
Nous passons de l’autre côté du miroir pour franchir l’espace-temps. De spectateur nous devenons acteur. Nous entrons dans la pièce. Clio va lever les yeux, le chat va venir se frotter à nous, Vermeer va parler. Les yeux d’escarboucle luisent dans la pénombre et nous dévisagent, semblant attendre. Au centre, l’œil du jeune homme nous fixe avec insistance, dans un clair-obscur de mystère.